Sans filtre (2022)

Ça démarre fort, puis ralentit un peu... pour finir par s'épuiser dans une sorte de Kho-Lanta ridicule et sans plus aucune inspiration.

Ruben Östlund, ouvertement de gauche, "presque marxiste" selon ses propres termes, nous dresse ici une critique du "capitalisme en phase d’indigestion terminale", comme l'a défini Mathieu Macheret du journal "Le Monde".

Notre révolutionnaire réalisateur suédois oublie cependant un détail d'importance : les soi-disant hyper-riches qu'il se complaît à rouler dans les vomissures et autres excréments liquéfiés, possèdent tous leur propre superyacht à bord duquel ils ne se mélangeront jamais à des étrangers. Les croisières organisées, fussent-elles en comité restreint, c'est juste bon pour les gagnants du lotto.

Ainsi, à l'instar de la majorité des propagandistes de gauche, il commet l'erreur de s'attaquer à la classe moyenne supérieure, les "parvenus", et loupe par la même occasion son ennemi véritable : le grand capital. Sa vision tronquée des grandes fortunes le contraint à nous en esquisser une caricature grossière, et la précipiter comme il le fait ici dans l'outrance ne la rend pas plus crédible, bien au contraire.

Bref, une gentille farce, à mille lieues de valoir la palme d'or. Elle amusera les prolos, fera sans doute grincer des dents quelques anciens pauvres, mais les multimilliardaires se contenteront de la visionner d'un anus distrait... s'ils ne trouvent rien de plus excitant à faire.