Fiction à l'américaine (2023)

Woke ou pas woke ? On en est là ? Quelle approche simpliste et réducteur pour un film dont ce n'est même pas le propos.
Il me semble que "American Fiction" essaie de pointer les pièges et les clichés idenditaires dans lesquels le personnage central, Monk, un écrivain reconnu mais au succès confidentiel, refuse d'être piégé en étant ramené constamment à sa couleur de peau. Il en fait même un livre parodique pensé et écrit comme un canular qui accumulerait tout ce qu’on attend d’un roman afro-américain, avec ses hommes violents, un parler "street" et ghetto, un naturalisme plutôt crade. Manque de bol, il est pris à son propre piège car le manuscrit n'est pas du tout perçu comme une farce, provoque l'enthousiasme des éditeurs et producteurs et devient un gros succès. Du coup, Monk se retrouve face à ses propres contradictions. Le côté satirique et mordant du film devient de plus en plus présent (et très drôle) mais une satire complexe et pas réductible à un seul message basique.
En parrallèle, comme cela a déjà été dit, le vrai fil rouge c'est aussi le récit d'une famille, avec ses secrets et ses non-dits, et la difficulté à se dépêtrer de certains héritages familiaux.
En effet Jeffrey Wright est excellent, mais c'est toujouirs le cas, mais aussi Sterling K. Brown, qui joue le rôle du frère, mais en miroir inversé de son personnage dans la série "This is us".